Bon
dernier à l’échelle nationale, le Québec a lancé dernièrement sa stratégie[1] qui
vise à stimuler la création et la croissance d’entreprises. Le gouvernement
s’est ainsi fixé diverses cibles tels que l’amélioration du taux de survie
après un an, l’augmentation du taux de réussite des transmissions d’entreprises
ou encore l’accroissement de l’intention d’entreprendre.
Pour
atteindre ses objectifs ambitieux, encore faut-il savoir ce qu’est un
entrepreneur, et plus encore, ce qu’est un entrepreneur en devenir.
Schumpeter
associe l’entrepreneur à l’innovation : celui-ci découvrant de nouvelles
opportunités d’affaires, contribue à créer de nouveaux pans de l’industrie et,
ce faisant, à en faire disparaitre de plus anciens. Dans les années 1960 se
développent par ailleurs des recherches sur le comportement entrepreneurial et
les traits psychologiques qui lui sont associés. Ces approches se basent sur
l’hypothèse que l’entrepreneur a une personnalité particulière. Il aurait, en
effet, une faible aversion au risque, de l’ambition, un optimisme démesuré, un
désir d’autonomie, et de pouvoir ainsi qu’un grand besoin de réalisation. Pour
autant, ces analyses ont donné des résultats équivoques ne permettant pas d’établir
un profil psychologique type de l’entrepreneur.
Dans
la pratique, on constate effectivement qu’il existe une multitude
d’entrepreneurs et de parcours les ayant amené à le devenir. On opposera par
exemple «l’artisan»,
relativement peu éduqué mais disposant d’une haute compétence technique à «l’opportuniste»[2][3],
ayant un niveau de scolarisation élevée et aux expériences de travail
nombreuses. Et même au sein de ces deux grandes lignes, nous pouvons distinguer
de nombreuses nuances. Une étude portant sur les diplômés d’HEC Montréal[4],
démontre bien qu’à chaque entrepreneur correspond une appréhension de
l’entrepreneuriat différente.
Dans
ce sens, il devient difficile d’établir un unique portrait, l’entrepreneuriat
permettant justement d’exprimer des individualités.
Amélie Fléchet, M.Sc
Conseillère en gestion et financement
[1] Ministère du Développement Économique (2012), Innovation et Exportation,
Stratégie Québécoise de l’entrepreneuriat
[2] Fayolle, A., (2003) Identifier les parcours et les
logiques qui conduisent à l’acte d’entreprendre, dans Le métier de créateur d’entreprise,
Paris : Éditions d’Organisations, p 53-89.
[3] Filion, L-J, (2000) Six types de
propriétaires-dirigeants de PME, Organisations & Territoires, Vol. 9, No.
1, p. 5-16.
[4] Fléchet, A. &Robert, J. (2011), Construire
l’avenir : portraits d’entrepreneurs québécois, Les Éditions JFD.
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